Abstract

Durant les « trente glorieuses », qui voient la France de l’après-guerre accéder à la société de consommation, le développement du disque microsillon assure à la musique une audience nouvelle. Le combat idéologique du PCF s’empare de ce vecteur culturel pour opposer une culture musicale de divertissement, d’essence capitaliste, à une musique de l’engagement et du progressisme à la française. Le contrôle qu’il exerce sur la maison de disques Le Chant du Monde lui donne les moyens d’affirmer sa différence.L’analyse des productions concrètes de l’entreprise discographique fait apparaître une ambition culturelle qui se caractérise par une grande diversité dans les choix effectués. À côté de la chanson militante, conformiste ou d’avant-garde, sont présents des poètes français contemporains ou anciens ainsi que des musiques populaires de tous les continents. Ces trois répertoires constituent le socle du progressisme musical, élaboré au nom de la révolution, de la nation et de l’internationalisme. Une contre-culture musicale exigeante est ainsi proposée aux militants et aux sympathisants. Mais ce volontarisme culturel a des limites : il se heurte à la réalité des goûts populaires et à l’affaiblissement progressif du modèle soviétique. Il aura cependant ouvert des horizons culturels insoupçonnés à ceux qui aspiraient, au delà de leur investissement militant, à un développement personnel par l’art.

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