Abstract

La réattribution à l’échevinage de la Cité de Tournai d’un chirographe émis entre décembre 1217 et avril 1218 (Lille, Archives départementales du Nord, J 362) jette un nouvel éclairage sur les premiers chirographes échevinaux dans cette ville, dont les fonds communaux ont brûlé en 1940 : cet acte est en effet le plus ancien original conservé et le premier en français de cette juridiction. Cette reconnaissance de dette pour l’achat de 80 muids de blé à deux bourgeois de Douai par Mathieu ii, seigneur d’Ère en Tournaisis, reflète le dynamisme du commerce régional de grains au début du XIIIe siècle. Mais son étude permet surtout d’aborder la question, mal étudiée, de l’apparition de cette forme documentaire propre aux villes du nord de la France et de la Belgique actuels. La chronologie des premiers chirographes tournaisiens fait ici l’objet d’une révision. Apparus en latin peu avant 1200, ces actes passent au français dès la seconde décennie du XIIIe siècle. Parmi les autres villes pionnières du chirographe, seule Saint-Omer a aussi connu une phase latine, attestée en 1209-1210. À Saint-Quentin et Arras, on ne conserve que des actes vernaculaires, à partir de 1218 et 1221. Même chose à Douai, où la dette de Mathieu d’Ère démontre que le genre était connu avant son adoption locale en 1224. Le chirographe échevinal est apparu dans une région dynamique, très urbanisée, en contact étroit avec l’Angleterre, mais également marquée par des conflits entre le roi et les comtes de Flandre qui ont pu susciter un besoin accru de garanties par l’écrit.

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