Abstract

Dans le débat public sur la transition énergétique en France, l’emploi occupe une place prépondérante. Nous développons une méthode basée sur l’analyse entrées-sorties pour décomposer le contenu en emploi d’une branche et le comparer à la moyenne nationale selon cinq critères : le taux d’importations finales, le taux d’importations intermédiaires, les taxes et subventions, la part du travail dans la valeur ajoutée et le niveau de salaire. Nous évaluons ensuite le contenu en emploi et en émissions de gaz à effet de serre de toutes les branches économiques françaises en 2010, pour étudier les substitutions interbranches d’une transition énergétique. Nos résultats indiquent que les variations de contenu en emploi entre branches s’expliquent, dans l’ordre, par le niveau de salaire, la part du travail dans la valeur ajoutée, le taux d’importations finales, le taux d’importations intermédiaires, et en dernier par les taxes et subventions. Par ailleurs, nous montrons que l’EU ETS couvre les branches intensives en émissions et peu intensives en emploi, mais pas les branches intensives en émissions et en emploi. L’emploi pourrait donc expliquer en partie le choix des branches soumises à l’EU ETS. Enfin, nous identifions des substitutions qui favoriseraient des branches moins intensives en émissions et plus intensives en emploi.

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