Abstract
L’objet de la recherche est d’analyser, au cours des interactions lors d’audiences pénales en matière de violences intrafamiliales, la mobilisation de catégories genrées, structurant le raisonnement juridique et la prise de décision. Les parties à l’audience fournissent en effet des comptes rendus sélectifs des faits afin de les faire correspondre à une catégorie juridique abstraite, voire à une peine. La mobilisation des catégories genrées intervient dans la négociation de la narration de ces faits, de manière à les adosser à la norme pénale pertinente. Ces catégories fonctionnent de manière binaire et antagoniste. L’obligation pour les justiciables et leurs représentant·es légaux·ales de se positionner vis-à-vis de ces catégories – de s’en défendre ou d’y répondre – contribue à la (re)production de catégories genrées stéréotypées au cours de l’audience pénale. À travers l’analyse de deux cas d’étude, cette recherche est donc une contribution empirique à une analyse féministe du droit.
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