La pluripatrimonialisation, conséquence des extensions patrimoniales

Abstract

L’article propose de déduire de l’analyse géohistorique des patrimonialisations polarisées par le centre historique de Bologne (Italie) les logiques successives et simultanées qui accompagnent l’évolution temporelle du fait patrimonial, et ainsi définir ce que nous rendons par le néologisme de « pluripatrimonialisation ». Pour cela, nous menons une étude comparative des patrimonialisations architecturales et urbanistiques de ce territoire à partir des sites à portiques inscrits par l’Unesco au Patrimoine mondial en juillet 2021.Ce corpus est en effet l’occasion pour les acteurs locaux de mettre en valeur une forme patrimoniale typique et diffuse à l’échelle de la commune de Bologne, qui s’inscrit dans l’histoire patrimoniale locale. Sa définition suppose qu’ils se confrontent à la fois aux représentations exogènes dans un contexte de mondialisation culturelle (Gravari-Barbas, 2012) et à la sémiogenèse des corpus de biens nationaux et municipaux existants comme héritage et production de sens (Davallon, 2000 ; Rautenberg, 2003 ; Morisset, 2009). Le résultat labellisé est ainsi issu de rapports diachroniques aux patrimonialisations antérieures et synchroniques vis-à-vis du territoire et de ses dynamiques socio-spatiales. Ces chronologies patrimoniales donnent à voir les multiples extensions des statuts patrimoniaux et les différentes strates spatio-temporelles qui constituent un exemple de pluripatrimonialisation.