Abstract

Depuis plusieurs décennies, de nombreux sites attribuables au Néolithique ancien (culture du Villeneuve-Saint-Germain) et moyen (Cerny et Chasséen septentrional) ont été mis au jour en Haute-Normandie. Plus récemment trois d’entre eux, Aubevoye « La Chartreuse », Saint-Pierre-d’Autils « Le Plaquis » et Porte-Joie « La Couture aux Rois, zone C » ont fait notamment l’objet de descriptions technologiques. Si les séries lithiques de cette période se distinguent quelquefois par la production de belles et grandes lames par percussion indirecte, le reste de l’industrie se caractérise par une production laminaire domestique et un débitage d’éclats initialement et souvent décrit comme une production expédiente ou opportuniste. Cette contribution tente de mettre en avant de nouveaux caractères permettant de préciser l’évolution de ce débitage, les objectifs de production et la transformation des produits qui en sont issus. Ainsi, et à partir de l’étude de 8 sites hauts-normands datés du Blicquy-Villeneuve-Saint-Germain et du Cerny, les auteurs décrivent les principales caractéristiques du débitage d’éclats identifié en Haute-Normandie. Pour cette production, le premier constat est l’exploitation locale de matières premières de mauvaise qualité situées à proximité souvent immédiate des sites. Les modalités de débitage sont multiples (unipolaire, multidirectionnel et bipolaire) mais plutôt élémentaires et certainement pas standardisées. L’ensemble se double d’une quasi absence de mise en forme et de l’utilisation systématique de percuteur en silex pour le débitage et la retouche. Les auteurs soulignent également une sélection opportuniste des supports d’outils (variabilité morphométriques des modules), une adaptation du support de la retouche au type d’outil et l’utilisation de procédés techniques de retouche parfois singulier (burin décalé).

Highlights

  • Dans le cadre de cet article nous proposons de traiter et de présenter un exemple particulier et original, communément considéré comme opportuniste et expédient : le débitage d’éclats

  • Les productions lithiques de ces trois sites présentent des caractéristiques générales connues pour le BVSG et rassemblent un total de 23719 pièces étudiées, dont 20735 restes de débitage, 837 nucléus et 2147 outils (Tableau 1)

  • Les vestiges lithiques de ces quatre sites rassemblent un total de 3602 pièces réparties en 2888 restes de débitage, 152 nucléus et 562 outils (Tableau 1)

Read more

Summary

Introduction

Dans le cadre de cet article nous proposons de traiter et de présenter un exemple particulier et original, communément considéré comme opportuniste et expédient : le débitage d’éclats. Ce constat n’est cependant pas totalement transposable sur les séries étudiées dans le cadre de cet article qui livrent uniquement un débitage d’éclats et une production de pièces facettées beaucoup plus rares. D’autres éléments technologiques renvoient à la présence de polyèdriques notamment exploités de façon multidirectionnelle dont la chaîne opératoire est décrite dans plusieurs travaux (Denis 2008, 2014) tandis que la sélection des supports semble privilégier une certaine morphométrie : éclats plutôt grands et allongés (Bostyn 1994) ou courts et épais (Augereau 2004). Pour résumer et sur un plan plus général, ces différentes recherches et résultats technologiques ont ainsi mis en évidence la simplicité du débitage d’éclat interprété comme opportuniste, puis comme le souligne S. En l’occurrence, l’apport de la technologie lithique et notamment la notion de chaîne opératoire développée depuis cinquante ans, nous permettent de proposer une nouvelle lecture de la production d’éclats et de discuter des implications en termes de savoir-faire et de maîtrise technique

Le corpus d’étude : présentation des sites et des ensembles lithiques
Les matières premières
Modalités du débitage d’éclat
Eléments de comparaison
Findings
Conclusion
Full Text
Published version (Free)

Talk to us

Join us for a 30 min session where you can share your feedback and ask us any queries you have

Schedule a call