Abstract

Cet article examine les relations avec les membres de la parentèle non confinés ensemble lors de la première vague de la pandémie de Covid-19. Il s’appuie sur un questionnaire en ligne qui a recueilli 4 300 réponses pendant le printemps 2020. Nous interrogeons comment la séparation des espaces-temps due au confinement, caractérisé comme un temps d’incertitudes, de bouleversement des rythmes quotidiens et d’entrave aux relations en face à face, a influencé la fréquence des contacts. La pandémie a-t-elle resserré les liens ou au contraire les a-t-elle distendus avec les parents proches et éloignés ? La perturbation des rythmes quotidiens a-t-elle infléchi les contacts ? Le maintien de l’attention aux autres, notamment aux plus fragiles dans une parentèle élargie souvent peu étudiée, forme l’enjeu de cette analyse, autant que les inégalités de genre et de catégories sociales exacerbées par cette période. Globalement, la fréquence des contacts a augmenté, surtout avec la famille proche, mais aussi – et c’est l’originalité de cet article – avec des apparentés de 2e et 3e degrés. Paradoxalement, l’activité pendant le confinement n’a pas d’effet sur les liens. En revanche, les femmes et la « génération pivot » ont renforcé leur investissement du fait de leur rôle central dans le réseau de parenté. Les relations à distance, via les outils numériques, ont été intensifiées par les catégories favorisées et les personnes éloignées géographiquement de leur famille qui ont investi ces moments comme une temporalité en soi.

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