Abstract

Au cours de la Troisième République, les criminelles condamnées à mort bénéficieront toutes d’une commutation de leur peine, à partir de 1887, date de la dernière exécution. En observant ces affaires qui mettent au premier plan une accusée en cours d’assises risquant la peine de mort, on constate que leur couverture médiatique devient une sorte de marronnier, créant par exemple un suspense factice autour de l’exécution de la peine ou organisant des débats autour de la question. Mais ces procès sont aussi l’opportunité pour les premières féministes de s’exprimer, profitant des condamnations à mort des criminelles et de la grâce présidentielle qui leur est accordée pour réaffirmer l’égalité hommes-femmes, réévaluer la question de leurs responsabilités pénales et civiles, et revendiquer certains droits. Ainsi tiennent-elles une position pour le moins ambiguë puisqu’elles en viennent à demander l’exécution de leurs soeurs, au nom de l’égalité des droits, alors même que les féministes sont très largement abolitionnistes. C’est d’ailleurs surtout pour en rire et se moquer de leurs idées contraires à la doxa que les journalistes français convoquent ces voix dans un pseudo débat démocratique.

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