Abstract

De 1936 à 1938, Henri Wallon, psychologue de l'enfance, enseignant à la Sorbonne, puis au Collège de France, se rend à trois reprises dans une République espagnole en guerre. Comme pour les membres de sa génération qui en ont fait l'expérience, le « voyage de guerre » en Espagne est un outil de formation multiple et un vecteur de circulations transnationales. La zone républicaine de 1936 à 1939 est une destination où convergent des militants antifascistes, conscients de la portée internationale du conflit, ainsi que les passeurs de réformes éducatives. En effet, ce territoire constitue un laboratoire de l'« École nouvelle », héritier d'un long parcours d'échanges depuis le XVIIIe siècle entre élites libérales pour lesquelles l'éducation est un partage fondateur et émancipateur. Cette contribution tente de questionner ces échanges à la lumière de l'itinérance politique et éducative de Wallon durant ses trois séjours, entre engagement marxiste et antifasciste, action humanitaire et observation du patrimoine d'« Éducation nouvelle » en Espagne avant sa disparition.

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