Abstract

Dans un ouvrage publié il y a cinquante ans, Islam Observed (1971), l’anthropologue américain Clifford Geertz posa la question de l’unité supposée du monde musulman. Dans cette même optique, cet article se propose de revenir sur la geste d’un des personnages les plus controversés de l’histoire du Maghreb, à savoir le fondateur du mouvement almohade, Ibn Tūmart. Il est, en effet, soit présenté dans une visée apologétique comme le mahdī , soit par les sources d’époque mérinide comme un être rusé et sanguinaire, prompt à manipuler un auditoire composé de ruraux aussi crédules qu’ignares. Or, dans la mesure où Ibn Tūmart fit l’essentiel de sa prédication en langue berbère auprès des populations du sud du Maġrib al-aqṣā, il est nécessaire de prendre en considération les symboles qu’il convoqua pour prêcher la bonne parole auprès des populations Maṣmūda. C’est à cette occasion que ressurgissent des croyances et des pratiques caractéristiques d’un monde où l’oralité était prépondérante. C’est un des rares moments où, si l’on s’en donne la peine, on peut discerner des réalités propres au monde berbère.

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