Abstract

Le film Printemps dans une petite ville (Xiao cheng zhi chun 小 城 之 春 , 1948) est considéré comme un des chefs-d’oeuvre de l’histoire du cinéma chinois, et son réalisateur, Fei Mu 费 穆 (1906-1951), comme un des grands artistes incompris de son temps. Condamné pour son pessimisme pendant la période maoïste, ce film a en effet été oublié pendant de nombreuses années et n’a pu être «redécouvert» que dans les années 80. Dans cette note de recherche, j’examinerai les textes parus dans les revues de cinéma comme Dianying Yishu 电 影 艺 术 («L’Art du film») et Dangdai Dianying 当 代 电 影 («Cinéma contemporain») de façon à mettre en lumière l’évolution du contexte de réception et du rôle de la critique en République populaire de Chine entre la redécouverte du film dans les années 80 et sa consécration dans les années 90. L’analyse montre que, d’une part, la redécouverte de Printemps dans une petite ville a contribué à la réécriture de l’histoire du cinéma chinois et reflète la réévaluation progressive des films de la période républicaine selon des critères esthétiques et non plus politiques. D’autre part, l’engouement pour Fei Mu dans les années 90 correspond à la quête d’une esthétique nationale, à la fois chinoise et moderne, qui puisse se distinguer d’une esthétique occidentale.

Full Text
Published version (Free)

Talk to us

Join us for a 30 min session where you can share your feedback and ask us any queries you have

Schedule a call