Abstract

La délinquance juvénile, l'une des grandes préoccupations dans le contexte de la guerre froide et des années 1950, faisait partie intégrante de la plate-forme idéologique du Parti Communiste du Canada (PC), de tendance révolutionnaire, de la Fédération du commonwealth coopératif (FCC) et du Parti Crédit Social du Canada (CS), à penchant réactionnaire. Les femmes de ces mouvements politiques avaient, malgré leurs différences idéologiques sur de nombreuses questions, des idées semblables sur les raisons de la délinquance, même si elles ne s'entendaient pas sur les solutions au problème. Les partis de gauche – le PC et la FCC – estimaient que la délinquance était de souche matérielle : si la société pouvait offrir davantage et de meilleurs services publics, la délinquance allait diminuer. Par contre, le SC, d'inclination conservatrice, croyait que les problémes de la modernité capitaliste – l'urbanisation, la sécularisation et la présence accrue des femmes sur le marché du travail – conduisaient à la criminalité juvénile : les jeunes devaient retourner aux valeurs « traditionnelles » fondées sur la famille nucléaire et le christianisme conservateur pour faire échec aux problèmes de la société moderne. Tous critiquaient la nature de l'État capitaliste et laissaient entendre que la « modernité » était responsable de l'agitation chez les jeunes. Loin de ne préoccuper surtout que les psychiatres, les médecins et les psychologues, la montée perçue des problèmes de la jeunesse inquiétait différemment tous les secteurs de la société selon la couleur du spectre politique.

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