Abstract

Les deux pièces Jouer le Paradis et Let Them Eat Money sont des fictions qui se confrontent à la catastrophe climatique. Toutes deux sont narratives, ancrées dans le présent et anticipent les désastres social et individuel à venir. Bien qu’elles se rangent ainsi parmi les rares climate-fictions dramatiques, leurs stratégies dramaturgiques divergent. Les écritures déploient ce faisant une autre vision de la catastrophe et deux éthiques différentes, peut-être complémentaires. Let Them Eat Money est située dix ans après l’écriture de la pièce, en 2028, dans un environnement européen qui se situe dans le prolongement du nôtre. Les protagonistes sont des justiciers cherchant à venger les fautes des dirigeants depuis 2018. Jouer le Paradis procède de manière métaphorique : les divers axes narratifs semblent contemporains, mais ils dérivent vers une situation catastrophique insituée. Alors que l’extrême richesse de matériaux et la confrontation permanente aux choix passés et présents font de Let Them Eat Money une pièce post-brechtienne, l’analyse ne permet guère d’échapper à l’impression de déterminisme et semble confronter les spectateurs à une série d’erreurs ou hamartias. La pièce montre les impasses de l’éthique traditionnelle (Jonas). Jouer le Paradis brouille au contraire les cartes et les situations, en sorte à ce que la catastrophe contamine le présent et précipite le narrateur dans le deuil. Par son écriture poétique, elle invite aussi le spectateur au désarroi et au deuil.

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