Abstract

Dans la zone du golfe du Bengale, au sein de l’Empire Britanique, le secteur bancaire était caractérisé par une ligne de démarcation entre deux marchés distincts : un secteur bancaire européen impliqué dans le financement du commerce et un marché autochtone pour les prêts à court terme et le financement agricole. Dans ce monde, des communautés bancaires dotées de pratiques sophistiquées de contrôle interne et informel faisaient le lien entre ces marchés pour permettre la vaste expansion de la frontière des matières premières. L’une de ces communautés était les Nattukottai Chettiars de l’Inde du Sud, qui ont déployé un régime de supervision sophistiqué pour combler le déficit de confiance entre les banques européennes et les cultivateurs autochtones de riz et de caoutchouc en Birmanie coloniale, à Ceylan, en Malaisie et même en Indochine française au XIX e et au début du XX e siècle. L’éclatement de la crise de 1929 a provoqué une série de défauts sur les prêts et credits immobiliers parmi les producteurs de matières premières dans la baie du Bengale et a perturbé les flux de capitaux des Chettiar lorsque leurs prêts se sont transformés en biens immobiliers. Le contrecoup qui en a résulté a incité les États coloniaux à examiner de près les activités bancaires des Chettiars dans le cadre d’enquêtes bancaires à grande échelle en Inde, en Birmanie et à Ceylan, et à adopter des lois pour intervenir sur les marchés du crédit, mais sans grande efficacité. La tâche de réglementer la finance chettiar a donc incombé aux tribunaux et aux fonctionnaires de l’impôt sur le revenu. Cet article s’appuie sur les rapports d’enquête bancaire, les archives coloniales et les dossiers judiciaires, ainsi que sur l’abondante littérature consacrée à la finance chettiar (Weerasooriya 1973, Mahadevan 1978, Rudner 1994), pour étudier comment les pratiques de contrôle interne et informel ont été supplantées par la réglementation externe de l’État au lendemain de l’effondrement et alors que les entreprises chettiars cherchaient à tirer profit de la transposition (Birla 2008) de leurs pratiques commerciales dans le droit colonial des sociétés. Cet article appelle à accorder une plus grande attention à l’ancrage social de la supervision financière, en particulier dans le contexte colonial.

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