Français Features and scintigraphic prognosis of bone metastases in cancer context in Cameroon: lessons learned from 15-year of radionuclide scan at Nuclear medicine department of the Yaounde General Hospital

Abstract

Objectif : Faire le bilan de 15 ans d’exploration osseuse dans les cancers au Cameroun afin d’en dégager les aspects et pronostics scintigraphiques des métastases osseuses dans notre milieu. Patients et Méthodes : Il s’agissait d’une étude rétrospective incluant 1278 patients ayant réalisé une scintigraphie osseuse dans le cadre d’un cancer à l’Hôpital Général de Yaoundé entre 2004 et 2019. Toutes les scintigraphies avaient été faites au Tc99m-MDP sur une gamma-caméra Siemens®, par balayage corps entier suivi si besoin d’acquisitions statiques. Les données compilées ont été analysées grâce au logiciel SPSS® 21.0 avec un seuil de significativité de p<0,05. Résultats : L’âge moyen des patients était de 55,9 ans (15-92 ans). La tranche la plus représentée était celle des 50-70 ans (39,36%). Le sex-ratio était de 1,34. Les cancers les plus explorés étaient ceux de la prostate (49,68%), du sein (31,77%) et du col utérin (5,16%). La durée moyenne d’évolution des cancers au diagnostic était de 25,7 mois. Les scintigraphies positives représentaient 40,77% des cas et dans 9,79% des cas positifs, les métastases osseuses révélaient la tumeur. Les sites les plus touchés étaient le thorax (79,27%), le rachis (78,31%) et le pelvis (71,01%). Dans 26,49% des cas positifs, il n’existait aucun signe d’appel. Le pronostic était mauvais dans 70,06 et 66,22% selon les classifications EOD et SWOG. Le cancer de la prostate était le plus péjoratif, celui du col avait le meilleur pronostic (p=0,0014). Conclusions : Les cancers les plus explorés dans notre milieu sont ceux de la prostate, du sein et du col utérin. Les métastases sont présentes dans près de la moitié des cas, même en l’absence de signes d’appel, le squelette axial étant le siège préférentiel. Près d’un cancer sur dix est révélé par les métastases. Le pronostic est péjoratif dans plus de 2/3 des cas. Nous recommandons donc une plus grande sensibilisation des cliniciens pour un bilan systématique de l’extension osseuse dès le diagnostic du cancer, avant toute apparition de signes d’appel.