Abstract

À partir de trois groupes de discussion auprès d’activistes abolitionnistes oeuvrant dans la ville d’Ottawa, cet article s’inspire de la géographie carcérale pour analyser les modalités de contestation et de résistance à l’imbrication quotidienne du carcéral dans les espaces de vie (publics et privés) des populations marginalisées et vulnérabilisées. L’analyse révèle trois types de sites occupés, utilisés et vécus de manière différente autant par les activistes que par les populations marginalisées et vulnérabilisées, dont la plupart de ces activistes sont membres. Nous démontrons qu’en s’investissant dans les sites de gouvernance (pour transformer la ville par la parole qui dérange), dans les sites de contestation (pour lutter contre la surveillance et les pratiques carcérales grâce à l’entraide et la visibilité des corps différents) et dans les sites de vie (pour abolir les pratiques d’exclusion qui favorisent le carcéral et promouvoir des communautés d’entraide où les gens se sentent en sécurité), les participants réinventent la ville d’Ottawa afin de faire place à la différence. Cet article met en lumière le caractère profondément politique de la vie quotidienne dans les espaces publics et privés. Dans un contexte où la non-conformité est suspecte, policée et entravée, vivre autrement est une manière de générer le possible.

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