Abstract
L’empreinte de l’esclavage dans les mentalites coloniales et post-coloniales aux Antilles a ete souvent etudiee et est parfois bien visible. Celle laissee dans la metropole l’est moins. On sait que les troubles consecutifs a l’insurrection des esclaves de Saint-Domingue (actuelle Haiti) en 1791 jeterent en exil dans les iles et terres voisines de la Caraibe pendant une quinzaine d’annees de nombreux Aquitains, Gascons, Basques et Bearnais, qui representaient le principal groupe regional de l’ancienne colonie antillaise devenue independante en 1804. Dans la partie orientale de l’ile de Cuba surtout, le courant d’emigration aquitaine, initie par de grands chefs fondateurs, soutenu par de puissants reseaux et alimente par la tradition, persista durant toute la premiere moitie du 19e siecle et laissa beaucoup de traces.Ces Aquitains meconnus dans leur region d’origine restent des personnages majeurs de l’histoire et du patrimoine cubains. D’un autre cote, de belles demeures bearnaises temoignent aussi en retour en Aquitaine de ces fortunes bearnaises realisees a Cuba dans le cafe ou le sucre, comme le château de Caumale a Escalans dans l’Armagnac landais, rachete et restaure avec l’argent de ses cafeieres cubaines par Joseph (Jose) Delisle, et ou sont conservees d’importantes archives. Au-dela de l’empreinte materielle, la plus visible subsiste aussi de part et d’autre de l’Atlantique dans le domaine immateriel des influences plus subtiles qui ont marque les mentalites, les usages, les situations sociales…
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