Abstract

Les populations amérindiennes expérimentent depuis plusieurs décennies des changements socio-économiques et territoriaux importants, dans un contexte d'augmentation démographique forte. L'article aborde l'adaptation des systèmes d'occupation du territoire et d'exploitation des ressources naturelles des Amérindiens de Guyane française face aux contraintes exercées sur leur territoire et leur mode de vie. Quelle est la résilience des systèmes amérindiens d'utilisation du territoire et de ses ressources naturelles ? La concentration de l'habitat amérindien autour du bourg de Camopi, liée à l'implantation des infrastructures de type centre de santé et école, et à la promotion de l'habitat sédentaire, contribue à générer une pénurie des ressources naturelles et un mal-être social. Le système s'adapte par un éclatement de l'habitat en villages périphériques et par une extension des terroirs agricoles le long des cours d'eau, afin de retrouver de l'espace. Ces villages reproduisent un modèle d'organisation spatiale semblable à l'organisation traditionnelle des villages wayãpi et teko. L'habitat reste cependant sédentaire, les familles souhaitant voir leur village se faire équiper des services minimaux : eau potable et électrification. La limite spatiale à l'éclatement de l'habitat demeure les déplacements journaliers vers l'école, et par conséquent la desserte par le transport scolaire (pirogue). Ainsi, les services et infrastructures conditionnent l'occupation du territoire. Des abattis complémentaires sont maintenus à plus grande distance du bourg et l'habitat devient bilocal : un habitat principal desservi par les services et infrastructures et un habitat secondaire, éloigné et itinérant, conditionné par la qualité des terres agricoles, les ressources cynégétiques, l'histoire du lieu et les réseaux familiaux. Le maintien de ces habitations éloignées est possible grâce à l'investissement des revenus issus des aides sociales dans le transport. Il est ainsi montré que les systèmes amérindiens d'occupation du territoire et d'exploitation des ressources naturelles ont un potentiel adaptatif fort : ils s'appuient sur la recomposition de mobilités circulaires, organisées selon un gradient d'intensité d'utilisation des ressources, qui garantit la durabilité du système.

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