Abstract

C'est une idée traditionnelle qu'autrefois en Europe, les grandes villes et les villes moyennes étaient particulièrement insalubres. On a forgé des expressions telles que "le handicap urbain" ou "urban penalty" pour mettre en relief les taux de mortalité qui étaient élevés dans les villes industrielles en expansion rapide de l'Europe du XIXe siècle. L'augmentation de la population offrait des conditions idéales pour la transmission des maladies infectieuses les plus courantes. Cette étude évalue l'évolution de la mortalité rurale et urbaine dans l'empire allemand qui connaissait à l'époque un processus d'industrialisation et d'urbanisation accélérées. Elle présente une analyse de l'évolution de la mortalité selon les classes d'âge, les sexes et les maladies dans les communes urbaines et rurales en Prusse. En général, la mortalité urbaine en Allemagne a atteint son degré le plus élevé après le milieu du siècle pour s'améliorer par la suite substantiellement en valeurs relatives et absolues ; l'écart entre la mortalité urbaine et la mortalité rurale s'est resserré pour finir par disparaître complètement. Les plus grandes villes enregistraient la plus forte baisse de mortalité. Elles avaient manifestement les moyens de surmonter les menaces des maladies ou de la mort et devinrent les précurseurs en matière d'amélioration des conditions sanitaires dans les sociétés industrialisées modernes. C'est pourquoi, une analyse des mécanismes de l'évolution de la mortalité dans le milieu urbain lors de l'industrialisation à la fin du XIXe siècle et au début du XXe peut servir d'exemple des conditions propres aux sociétés industrielles hautement urbanisées.

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