Abstract

<titre>Résumé</titre> L’usage des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) tend à se généraliser à un rythme et sur une échelle qui rappellent de précédentes révolutions technologiques. Il est dès lors assez tentant de considérer que la croissance vigoureuse des États-Unis provient essentiellement de la diffusion des TIC, ce qui a donné naissance au concept de « nouvelle économie ». Il y a de bons arguments théoriques à l’appui de la thèse selon laquelle une véritable révolution technologique serait à l’œuvre, notamment grâce aux résultats donnés par les modèles d’innovations génériques (General Purpose Technologies). Ils permettent de mieux comprendre pourquoi il y a une période critique au cours de laquelle l’apparition d’une innovation est coûteuse en termes de croissance, éventuellement suivie d’une phase d’accélération, lorsque suffisamment de firmes utilisent les nouveaux équipements et lorsque l’apprentissage de la nouvelle technologie est terminé. Les États-Unis pourraient avoir dépassé cette période critique, alors que la France, typiquement, y serait encore. Les éléments empiriques susceptibles de soutenir ce point de vue, bien qu’encore fragiles, ont rapidement évolué. En quelques années, le discours, d’abord sceptique du fait du manque de recul statistique, est devenu plus optimiste en s’appuyant sur les données empiriques les plus récentes. La rupture du trend de croissance de la productivité du travail ainsi que de la productivité globale des facteurs depuis 1995 aux États-Unis semble nette, et la contribution des TIC à ces évolutions est significative. L’existence d’un processus de diffusion des TIC des secteurs producteurs vers les secteurs utilisateurs permet d’envisager que des pays non producteurs de ces technologies puissent, à l’image des États-Unis, s’engager dans un cercle vertueux de croissance. Le fait de ne détecter, à ce jour, en France aucun impact favorable des TIC sur l’évolution de la productivité au niveau agrégé ne doit néanmoins pas être considéré comme une preuve de l’absence d’effets des TIC. La mauvaise conjoncture des années 1990, un certain retard technologique et le fait que la diffusion des TIC ne concerne encore qu’un nombre limité d’entreprises sont autant d’explications. Nos estimations menées sur données sectorielles désagrégées montrent qu’un impact important des TIC sur la productivité existe indépendamment de l’organisation des responsabilités au sein de l’entreprise, mais qu’il est néanmoins plus fort lorsque certaines formes d’organisation sont adoptées. L’ampleur du « paradoxe français de la productivité » pourrait donc bien finir par s’estomper.

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