Abstract

Bien que mal perçues, les grossesses prénuptiales étaient un phénomène courant au début du xx e siècle, aux Pays-Bas, comme dans beaucoup d’autres pays européens. Leur nombre diffère cependant, tant régionalement que socialement, sans qu’il n’existe d’explication claire à ces variations. La sexualité avant le mariage était risquée au regard des méthodes contraceptives alors utilisées. Qui a pris ces risques et dans quelles circonstances ? Qu’est-ce qui, dans l’environnement des couples non mariés, les a « autorisé » ou « empêché » d’avoir des relations sexuelles ? Quel rôle joue l’environnement de ces adolescents ? Quel est le rôle de leurs pairs, de leurs parents, de leur église ? Dans cet article, nous utilisons une base de données de presque dix mille mariages féconds (contractés entre 1870 et 1950) comprenant des informations détaillées sur les antécédents familiaux des époux. Nous avons également combiné cette base de données à un questionnaire sur les coutumes locales du début du xx e siècle, ce qui a permis d’effectuer une analyse multiniveau sur la probabilité de la survenue d’une grossesse prémaritale en fonction (simultanément) de la classe sociale, de la religion, de la composition de la famille et des caractéristiques des couples eux-mêmes (niveau d’homogamie). L’analyse est centrée sur les normes communales du calendrier de séduction (à quel moment débute-t-il ?) mais surtout sur les pratiques locales concernant le chaperonnage de ces rencontres amoureuses. Nos résultats confirment des constats antérieurs selon lesquelles les grossesses prénuptiales aux Pays-Bas étaient particulièrement nombreuses dans les groupes prolétaires et protestants. Nous trouvons des preuves de la tolérance des parents à l’égard des pulsions sexuelles des jeunes couples (endogames) qui ne représentaient aucune menace pour la transmission des biens envisagée. Mais il existe également des preuves d’anticipation délibérée des mariages (la grossesse étant utilisée comme levier) pour gagner son indépendance. Les coutumes de séduction locales et régionales ne semblent, en revanche, pas fortement associées à des niveaux élevés ou faibles de grossesses nuptiales

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