Abstract

Au début des années 1960, dans cette même revue, Ruggiero Romano publiait ses articles pionniers sur les prix au Chili, et plus généralement en Amérique du Sud, pendant le XVIIIe siècle : le moment semblait alors venu d'appliquer à un nouveau territoire une méthode que l'historiographie française illustrait depuis une trentaine d'années. Une ère labroussienne allait-elle s'ouvrir dans les recherches sur l'Amérique coloniale ? Les thèses de Enrique Florescano sur Mexico, et de Anibal Arcondo sur Côrdoba parurent confirmer cette perspective. Puis tout tourna court, et ces travaux restèrent sans lendemain : ils apparaissent, vingt ans plus tard, comme un bref épisode plutôt que comme le début d'une ère nouvelle.Ce faux départ peut s'expliquer par la conjonction de deux facteurs. D'une part, dans les années 1960 déjà, en Europe même, on commençait à prendre conscience de l'impasse dans laquelle s'engageait l'histoire des prix : les difficultés méthodologiques concernant l'élaboration et la lecture des séries suscitaient de vives polémiques, ainsi qu'un certain scepticisme. D'autre part, en Amérique latine, on se rendait compte également que les prix ne sont pas un indicateur suffisant pour des sociétés dont de larges secteurs (surtout indigènes) échappent, au moins partiellement, à l'emprise du marché.

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