Abstract

Les liens de plus en plus étroits entre les sciences cognitives et la théorie darwinienne ont permis de faire des découvertes fascinantes au cours des dernières décennies, souvent adoptées par les sciences humaines avec enthousiasme, et on a vu émerger de cette confluence la naissance de nouvelles disciplines comme la psychologie évolutionniste et la neuro-phénoménologie. L’intérêt de Darrieussecq pour la cognition humaine et animale fait de son oeuvre un site d’exploration de plusieurs questions liées à ces domaines de recherche. Ses personnages s’interrogent sur la vie intérieure et l’univers phénoménologique des chiens, des chats et des insectes. La focalisation narrative de son histoire saute brusquement d’une conscience humaine à celle d’un lion de mer ou d’un requin pèlerin. Notamment, dans le premier roman de Darrieussecq, le lecteur suit la subjectivité de la narratrice à travers sa métamorphose entre être humain et truie, y compris un statut incertain entre les deux, en se rendant compte petit à petit que ce n’est pas que la forme physique de la narratrice qui se transforme mais aussi son univers mental. Cet article démontre que l’exploration de la conscience animale et humaine chez Darrieussecq ne sert pas seulement de métaphore de l’intersubjectivité et de la difficulté à comprendre la conscience de l’autre, mais offre aussi une méditation sur ce que c’est que l'humanité et sur sa place dans un spectre darwinien de cerveaux différemment adaptés.

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