Abstract

André Kim Taegŏn est associé dans la mémoire collective coréenne à la figure du premier prêtre catholique autochtone et d’un martyr pour sa foi. Cette perception masque cependant la trajectoire plus complexe de ce personnage en tant qu’intermédiaire et guide-passeur. C’est ce dont témoigne notamment la Carte de la Corée (Carta Coreæ) que Kim Taegŏn dressa peu avant son ordination à la prêtrise en 1845. Notre article s’interroge sur la nature hybride de cette carte, ni pleinement asiatique ni totalement occidentale, et cherche à dépasser la question de l’adoption ou du rejet d’une cartographie européenne moderne aux dépens d’une cartographie coréenne traditionnelle. Nous explorons ici la fabrique d’une cartographie missionnaire clandestine à travers la réappropriation de savoirs coréens officiels, et démontrons comment des figures d’intermédiaires possédant une maîtrise des codes linguistiques et culturels façonnèrent l’histoire du catholicisme au-delà d’une simple contribution religieuse. Ce faisant, notre article montre comment la Carte de la Corée nous éclaire aussi bien sur les adaptations européennes de cartes asiatiques que sur l’évolution historique de la cartographie coréenne à la fin de la période du Chosŏn (1392-1897).

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