Abstract

Objectifs Le programme Logement d’abord – un programme offrant un logement permanent sans condition préalable aux personnes en situation d’itinérance et vivant avec un problème de santé mentale – est de plus en plus mis de l’avant à titre de composante essentielle d’un plan pragmatique pour mettre fin à l’itinérance. La littérature scientifique révèle toutefois qu’en moyenne, l’intervention Logement d’abord n’a pas d’effet sur l’implication criminelle de ses participants. Cette étude vise à explorer la possibilité que cette absence d’impact soit due à l’effet hétérogène de l’intervention. Plus spécifiquement, nous voulons vérifier si le profil d’antécédents criminels des participants, identifiés grâce à une analyse de classes latentes dans un précédent manuscrit, module l’effet de Logement d’abord sur les mises en accusation.Méthodes Cette analyse repose sur les données des sites de Montréal, Toronto et Vancouver de l’essai randomisé contrôlé Chez Soi, fusionnées aux données administratives de justice (N = 1321). Des modèles de régression binomiale négative avec des termes d’interaction ont permis de mesurer l’impact de Logement d’abord, en comparaison au traitement habituel, sur les nouvelles accusations criminelles pour infractions violentes, infractions acquisitives (p. ex. vol, fraude, travail du sexe) et infractions liées à l’administration de la justice pour chaque profil d’antécédents criminels.Résultats Les participants dont les antécédents criminels étaient associés à un historique d’itinérance chronique ou à un usage criminalisé de drogues ont connu une réduction des nouvelles mises en accusation pour infractions violentes grâce à Logement d’abord. Logement d’abord n’a pas eu d’impact sur les infractions acquisitives ou liées à l’administration de la justice, et ce, pour tous les profils d’antécédents.Conclusions Les résultats soulignent que les services communautaires comme Logement d’abord offrent un contexte potentiel pour instaurer des stratégies visant à réduire la judiciarisation. Une piste de solution prometteuse est de former les équipes multidisciplinaires aux approches fondées sur les données probantes en santé mentale forensique afin que tous les aspects du rétablissement des utilisateurs de services, incluant les potentiels besoins criminogènes, soient pris en compte. Des études portant sur la faisabilité et l’efficacité de ces interventions d’appoint seraient nécessaires.

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