Abstract

Les professionnels de l’intervention psychosociale au Québec, dont les travailleurs sociaux, les psychologues et les psychoéducateurs, ont comme dénominateur commun d’offrir des services visant à améliorer le fonctionnement, la participation sociale et la qualité de vie des individus aux prises avec des difficultés d’adaptation ou des problèmes de santé mentale. Une intervention qui a de plus en plus de soutien empirique comme outil d’intervention psychosociale est l’activité physique. En fait, de nombreuses recherches ont permis de démontrer les bienfaits de l’activité physique auprès de populations desservies par les professionnels de l’intervention psychosociale. Objectifs Ainsi, l’objectif principal de cette étude est de dresser un portrait de la place qu’occupe l’activité physique en intervention psychosociale, plus particulièrement en psychoéducation. Les objectifs spécifiques poursuivis sont : 1) d’évaluer la place qu’occupe l’activité physique dans la formation académique et continue des psychoéducateurs ; 2) de dresser un portrait de l’utilisation de l’activité physique dans la pratique des psychoéducateurs et les facteurs faisant obstacle à son utilisation ; 3) d’explorer si certaines variables influencent l’utilisation de l’activité physique par les psychoéducateurs. Méthode En tout, 150 psychoéducateurs à travers le Québec (nombre d’années d’expérience : M = 11,2 ; ÉT = 9,1) ont répondu à un sondage en ligne. Des analyses descriptives, des probabilités conditionnelles, des analyses de chi-carré et des régressions logistiques ont été effectuées. Résultats Les résultats suggèrent que l’activité physique figure toujours parmi les outils d’intervention des psychoéducateurs, avec un peu plus de 75 % des professionnels qui rapportent avoir utilisé l’activité physique dans le cadre de leur pratique. En contrepartie, très peu de psychoéducateurs ont obtenu de la formation académique ou continue sur cet outil d’intervention. L’utilisation de l’activité physique ne semble pas différer selon les clientèles avec lesquelles les psychoéducateurs travaillent, mais elle est positivement et significativement prédite par le nombre d’années d’expérience des professionnels. Conclusion Considérant les nombreux bienfaits associés à l’activité physique, les résultats de la présente étude incitent à une réflexion quant à la place qu’occupe l’activité physique dans l’intervention psychosociale ainsi qu’à la formation offerte aux professionnels en lien avec cet outil d’intervention. Ensemble, les résultats de la littérature scientifique et de notre étude soulignent que l’activité physique peut servir d’outil d’intervention psychosocial. Toutefois, afin d’éviter qu’une utilisation inadéquate produise des effets iatrogènes chez leurs clients, il importe de poursuivre de tels projets de recherches afin d’assurer que les professionnels aient la formation et l’encadrement nécessaire pour une implantation sécuritaire et efficace.

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