Abstract

Un ensemble d’opérations d’archéologie préventive, réalisées par les équipes de l’INRAP ces huit dernières années sur les hauteurs orientales de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques, France), permet de renouveler notre connaissance du peuplement paléolithique sur le plateau de Saint-Pierre-d’Irube. Les sondages de dix parcelles depuis 2008 et la fouille de deux sites de plein air en trois opérations distinctes permettent de poser un cadre stratigraphique et chronologique fiable inédit, grâce à un ensemble de datations absolues. Cela permet aussi d’appréhender l’évolution des paysages depuis la fin du Pléistocène moyen. Plusieurs occupations du Paléolithique moyen récent mettent en évidence une bonne implantation dans ce secteur au cours du MIS 3. La proximité du gîte de silex d’Ibarbide, l’un des plus riches et de meilleure qualité de la région, pourrait en partie expliquer la forte présence humaine dans cette zone. Ce nouveau cadre chronologique et stratigraphique a permis la réévaluation de plusieurs collections anciennes et issues de ramassage de surface afin de tenter de caractériser plus finement l’utilisation du plateau de Saint-Pierre-d’Irube durant le Paléolithique moyen récent. Le site de plein air du Basté, fouillé par C. Chauchat et C. Thibault à la fin des années 1960, a principalement fait l’objet d’une nouvelle étude. L’établissement de corrélations stratigraphiques entre le niveau 4 du Basté et les occupations du Paléolithique moyen récent du Prissé et de Jupiter permettent de proposer une relative contemporanéité entre ces trois occupations. Au sein de chaque site, l’analyse des remontages et de la répartition spatiale des vestiges ont mis en évidence la bonne préservation post-dépositionnelle des niveaux et la présence d’une répartition non aléatoire des différentes catégories de vestiges qui est interprétée comme le résultat d’une dispersion d’origine anthropique, au moins dans le cas du Prissé. D’un point de vue technoéconomique et fonctionnel, il ressort que ces occupations sont économiquement différentes et complémentaires, ce qui implique une organisation spatiale complexe et structurée à l’échelle locale de ces sociétés néandertaliennes. Le faible potentiel archéologique restant est particulièrement menacé par la forte urbanisation du secteur : la synthèse que peuvent fournir ces nouvelles données et la révision de collections anciennes, complétée par de nouvelles prospections, s’inscrit donc dans une démarche de valorisation scientifique de ce patrimoine en voie de destruction.

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