Abstract
La notion d’identité narrative place la possibilité de l’identité à soi (ou identité-idem) avec celle du changement. Mais a-t-on besoin d’une médiation « dialectique », comme la désigne Ricœur, entre identité et changement ? Seulement si l’identité est supposée exclure le changement. Or, tel n’est pas le cas de l’identité au sens le plus fondamental du terme, l’identité numérique. La seconde difficulté tient à ce que Ricœur paraît souvent rabattre l’une sur l’autre les notions d’histoire et de narration. Nous sommes des êtres historiques, cela n’est guère discutable, mais est-ce à dire que notre identité dépend de la narration que nous faisons de notre histoire ? Enfin, la troisième aporie réside dans la place primordiale accordée par Ricœur à la fiction dans sa détermination de l’identité narrative. Or il n’est pas du tout évident que les personnages de fiction jouissent d’une identité véritable en un quelconque sens. Des théoriciens contemporains de la référence, tels Saul Kripke ou David Kaplan, ont au contraire insisté sur le fait que les personnages romanesques ne possédaient qu’une apparence d’identité. Comment dès lors faire de ce semblant d’identité, qui se réduit à un faisceau de caractéristiques plus ou moins stables, le modèle pour penser nos identités réelles.
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