Abstract

Cet article étudie la trajectoire d’un collectif rom en Europe entre 1920 et 1960 dans un arc temporel marqué par l’aggravation des persécutions antitsiganes. L’enquête suit une approche biographique des sujets et repose sur l’usage extensif des archives administratives et sur une étude socio-professionnelle des mobilités géographiques. Jusqu’à la fin des années 1930, la trajectoire de ce collectif, issu des confins entre la Prusse orientale et la Russie, recoupe tous les pays de l’arc atlantique et méditerranéen et se prolonge jusqu’au Maghreb. L’arrivée en Italie du sud en 1940 coïncide avec la politique d’internement visant les ressortissants étrangers ainsi que les Rom et Sinté désignés comme Zingari (« Tsiganes ») par les autorités fascistes. Cette étude recompose la dislocation du collectif à travers l’archipel des camps d’internement du sud de l’Italie puis celui des camps de personnes déplacées entre 1943 et 1945. Au lendemain de la guerre, la recomposition des trajectoires, entre Italie, France et Suède permet d’observer la mobilisation de nouvelles ressources et de réseaux fragilisés par la guerre. L’étude des conditions de vie, lors de la sortie de guerre, manifeste les effets immédiats des violences génocidaires et de la dislocation mais aussi les nouvelles stratégies mises en œuvre pour composer de nouvelles pratiques migratoires et économiques.

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