Abstract
Résumé Vers la fin du 18e siècle, les Noirs marrons Aluku, descendants d’esclaves rebelles fuyant les plantations hollandaises et les Amérindiens Wayana, arrivant du Brésil, où ils fuyaient les chasseurs d’esclaves, se sont rencontrés sur le haut Maroni, en Guyane française. Ce partage d’un même lieu de vie a été l’occasion d’échanger un grand nombre de techniques, notamment en ce qui concerne l’agriculture itinérante sur brûlis, et les plantes cultivées. Toutefois notre étude montre que le culte des ancêtres chez les Noirs marrons a modifié leur cycle cultural (via la culture du riz), influençant ainsi leur gestion de l’environnement. De même la nature et la diversité des plantes cultivées diffèrent sensiblement en fonction des usages traditionnels et habitudes culinaires des deux sociétés. Les Aluku ont sélectionné de nombreuses espèces et variétés de plantes qui leur sont propres et sont liées à leurs racines africaines. Les Amérindiens cultivent des plantes spécifiques utiles au chamanisme (tabac) et à leur artisanat traditionnel. De plus, leur perception de la nature implique des pratiques cultuelles différentes notamment avant le défrichage. Cette étude illustre l’influence de la diversité culturelle sur la gestion de l’agrobiodiversité et, de manière plus générale, sur l’adaptation de l’homme à son environnement.
Highlights
In the late 18th century, Aluku Maroons, descendants of rebel slaves from Dutch plantations and Wayana Indians, fleeing from Brazilian slave hunters met on the upper Maroni in French Guiana
On assiste également à une évolution dans l’organisation du travail autour de l’abattis, en particulier chez les Noirs marrons: l’emploi de journaliers, grâce aux aides sociales ou aux salaires, augmente l’indépendance des femmes, mais aussi le coût de production de l’abattis, les incitant à revendre les surplus sous forme de couac
Le tabac est cultivé à l’abattis chez les Wayana, contrairement aux Aluku qui le plantent parfois à proximité des habitations
Summary
Les évolutions actuelles Nous avons vu que l’agriculture sur brûlis, loin de disparaître a tendance à se développer en Guyane, particulièrement dans le sud, et le long du Maroni, ou la croissance démographique est la plus élevée. On assiste également à une évolution dans l’organisation du travail autour de l’abattis, en particulier chez les Noirs marrons: l’emploi de journaliers, grâce aux aides sociales ou aux salaires, augmente l’indépendance des femmes, mais aussi le coût de production de l’abattis, les incitant à revendre les surplus sous forme de couac. Chez les Wayana, l’apparition du travail salarié commence aussi à entraîner des disparités sociales: l’argent permet de payer l’essence pour aller plus loin, mais aussi d’acheter de la nourriture importée, qui prend une place croissante dans l’alimentation quotidienne. C’est l’intérêt nourricier de l’abattis plus que l’aspect économique, qui est essentiel dans ce système d’agriculture familiale, le plus souvent pratiqué par les femmes
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