Abstract

Les romans sentimentaux, notamment ceux qui se prétendent à vocation historique, proposent à leur lectorat « tout un monde d’évasion », dans lequel se nouera et se résoudra une intrigue amoureuse. La narration construit un ailleurs qui doit littéralement capter l’imagination des lectrices durant le temps de la lecture du roman. Dans la traduction en français de ces ouvrages d’origine anglo-saxonne, le maintien d’un contexte territorial précis permet de façonner cet ailleurs en un univers clos, sans équivalences avec le monde familier des lectrices françaises. La traduction en français des romans sentimentaux à vocation historique met donc en oeuvre non pas une stratégie d’adaptation au réel et au local, mais la représentation d’un exotisme sans faille. En examinant un corpus d’oeuvres traduites par nos soins et publiées aux Éditions J’ai Lu, nous montrerons comment l’opération de réécriture s’inscrit dans un processus d’identification de la lectrice à l’héroïne du roman, et comment la traduction doit soutenir – voire renforcer – les fantasmes à l’oeuvre dans le récit.

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