Abstract
Cette contribution porte sur les nouvelles formes d’organisation du travail et de répartition des bénéfices dans le cadre de la mécanisation de l’exploitation artisanale et de petite échelle en Côte d’Ivoire. Ce pays a connu un boom aurifère plus tardif que ses voisins, notamment en raison de la prégnance historique de la culture de plantation. Lors de son expansion à partir des années 2013-2014, l’orpaillage – qui reste actuellement une activité largement illégale – s’est structuré autour de techniques d’extraction mécanisées. À partir d’enquêtes réalisées dans une localité située au centre de la Côte d’Ivoire, nous montrons d’abord que, à la différence de l’exploitation exclusivement artisanale, cette mécanisation a introduit davantage de spécialisation des activités et une augmentation des rémunérations fixes sous forme numéraire. Ensuite, nous insistons sur le fait que cette logique plus hiérarchique et inégalitaire ne remet pas pour autant en cause la persistance des opportunités individuelles, du fait d’un éthos assez tolérant à l’égard des détournements, mais aussi de la possibilité qu’offre l’activité d’accéder à des sommes importantes. Enfin, nous montrons en quoi la multiplication des points possibles de captation de la rente de l’or est à l’origine de la création d’une « chaîne alimentaire locale » de plus en plus dense et étendue, à mesure que l’investissement augmente et qu’une plus grande diversité d’acteurs est impliquée.
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