Blood donation involves precise regulations aiming to protect donors and recipients. At the beginning of the 1980’s, thousands of Canadians were infected with HIV and Hepatitis C. To prevent the contamination of blood products, health authorities asked Haitians, among other groups, to voluntarily refrain from giving blood. Witness testimonies at the Royal Commission of Inquiry on the Blood System in Canada (Krever Commission) show how profoundly affected Haitians were by these events. Today, we know that it is preferable to use phenotyped blood from the same community as the donor in the case of certain diseases. Increasing blood donation from the Black community is believed to be the best way to find donors who will be compatible with patients suffering from sickle-cell disease. Blood supply agencies such as Héma-Québec are seeking to convince Haitians to give blood in greater numbers. However, this task represents a great challenge, since, less than one generation ago, authorities asked that Haitians voluntarily abstain from donating blood. This paradoxical situation inspired the present analysis. Through the conceptual lens of a constructivist approach to ethnicity, this case study draws on a number of sources. By retracing the history of this community and the major events that have affected it over the decades, we are brought to a better understanding of the perceptions and realities of the Haitian community in Montreal with regard to blood donation. Our analyses show that even if Haitian-Quebec leaders are positively disposed towards blood donation, our results also expose that past events of the 1980’s have not been forgotten. Even if many are now willing to give blood to meet specific medical needs, for some, this could also contradict the usual universalist and altruistic message of blood donation. This case study highlights the importance of examining what happens at the relational boundary between minority and majority groups: after all, these events also contribute to redefining them. Le don de sang au Québec est encadré par des règles définies pour protéger les donneurs et ceux qui doivent subir une transfusion sanguine. Au début des années 1980, des milliers de Canadiens seront infectés par le VIH et l’Hépatite C. Pour prévenir la contamination des produits sanguins, les autorités sanitaires ont invité certains groupes, dont les Haïtiens, à s’abstenir volontairement de donner du sang. Les témoignages à la Commission d’enquête sur l’approvisionnement en sang au Canada (Commission Krever) ont montré à quel point les Haïtiens-Québécois en ont été affectés. Aujourd’hui, on sait qu’il est préférable d’utiliser le sang phénotypé qui provient de la même communauté que le donneur dans le cas de certaines maladies. Par exemple, l’augmentation de dons de sang de la communauté noire serait la meilleure façon de trouver des donneurs compatibles avec les patients atteints d’anémie falciforme. Convaincre les Haïtiens de donner du sang en plus grand nombre semble pourtant un véritable défi du fait qu’il y a à peine une génération, les autorités responsables ne voulaient pas de leur sang. C’est cette situation paradoxale qui a inspiré la présente analyse. À partir d’une approche constructiviste de l’ethnicité, cette étude de cas fait appel à de nombreuses sources afin de faire le point sur le rapport de la communauté haïtienne du Québec au don de sang, en reprenant le fil de l’histoire de cette communauté. Même si les leaders de la communauté haïtienne québécoise sont maintenant plutôt favorables au don de sang et qu’Héma-Québec a fait de nombreux efforts pour recruter des donneurs au sein de cette communauté, nos analyses montrent que la mémoire des événements difficiles vécus dans les années 1980 n’a pas complètement été effacée. De plus, même si plusieurs peuvent être motivés à donner du sang pour répondre aux besoins médicaux de la communauté, pour certains, ceci peut aussi aller à l’encontre du message universaliste du don de sang. Cette étude de cas montre l’importance de s’intéresser aux événements qui affectent ce qui se passe à la frontière des relations entre minorités et majorité et contribuent ainsi à les redéfinir.
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