ObjectifCerner les habitudes de prescription d'opioïdes au sein des différentes sous-spécialités d'ophtalmologie et vérifier si la prescription d'opioïdes a diminué pendant la crise de santé publique. NatureÉtude de cohorte rétrospective. ParticipantsOphtalmologistes qui prescrivent au moins 11 médicaments de la section D du programme de remboursement des médicaments délivrés sur ordonnance du régime d'assurance-maladie américain (Medicare). MéthodesOn a utilisé les données publiques de Medicare compilées d'après les réclamations pour 2016, 2017 et 2018. Le statut d'associé (fellowship) a été déduit en fonction de l'appartenance à une association de sous-spécialité ou d'après les codes de diagnostic et d'intervention en vigueur (Current Procedural Terminology). Le principal paramètre mesuré était le pourcentage de médecins de chaque sous-spécialité qui prescrivait des opioïdes. RésultatsLa base de données recensait 19 762, 19 790 et 19 840 ophtalmologistes en 2016, en 2017 et en 2018, respectivement. On a noté une baisse faible, mais significative de la proportion de médecins prescrivant des opioïdes au chapitre des soins ophtalmologiques dans leur ensemble (43,5 % vs 39,6 % vs 35,7 %; p < 0,001; φc = 0,066) et dans les sous-spécialités suivantes : rétinologie (66,5 % vs 60,7 % vs 54,5 %; p < 0,001; φc = 0,101), troubles de la cornée (82,8 % vs 83,9 % vs 77,2 %; p = 0,03; φc = 0,076) et glaucome (53,4 % vs 46,4 % vs 42,0 %; p < 0,001; φc = 0,094). Les taux de prescription d'opioïdes étaient les plus élevés dans les sous-spécialités de l'oculoplastie (86 %–88,8 %), des troubles de la cornée (77,2 %–82,8 %), de la rétinologie (54,5 %–66,5 %) et de l'ophtalmologie pédiatrique (51,5 %–57,9 %). Les taux les plus faibles ont été relevés pour l'ophtalmologie dans son ensemble, le glaucome et l'uvéite. Le nombre médian de réclamations pour la prescription d'opioïdes n'a pas varié de façon notable parmi les médecins qui ont soumis plus de 10 de ces réclamations. Dans l'ensemble des sous-spécialités, les opioïdes ne représentaient qu'une faible proportion des médicaments ayant fait l'objet de réclamations. ConclusionOn n'a enregistré qu'une diminution faible, ou encore aucune variation significative, du pourcentage de médecins prescrivant des opioïdes au sein de l'ensemble des sous-spécialités pendant la période à l’étude. Nous souhaitons encourager la collaboration entre les membres des différentes sous-spécialités d'ophtalmologie afin de mettre tout en œuvre pour réduire la prescription d'opioïdes. Des études supplémentaires sont nécessaires afin de mieux cerner les habitudes de prescription d'opioïdes.