Enslaved Africans and Creoles in the French colony of Saint-Domingue are said to have gathered at a nighttime meeting at a place called Bois Caïman in what was both political rally and religious ceremony, weeks before the Haitian Revolution in 1791. The slave ceremony is known in Haitian history as a religio-political event and used frequently as a source of inspiration by nationalists, but in the 1990s, neo-evangelicals rewrote the story of the famous ceremony as a “blood pact with Satan.” This essay traces the social links and biblical logics that gave rise first to the historical record, and then to the neo-evangelical rewriting of this iconic moment. It argues that the confluence of the bicentennial of the Haitian Revolution with the political contest around President Aristide’s policies, the growth of the neo-evangelical Spiritual Mapping movement, and of the Internet, produced a new form of mythmaking, in which neo-evangelicals re-signified key symbols of the event—an oath to a divine force, blood sacrifice, a tree, and group unity—from the mythical grammar of Haitian nationalism to that of neo-evangelical Christianity. In the many ironies of this clash between the political afterlife of a slave uprising with the political afterlife of biblical scripture, Haiti becomes a nation held in captivity, and Satan becomes the colonial power who must be overthrown. Un groupe d’esclaves africains et créoles se seraient réunis une nuit à Bois Caïman, dans la colonie française de Saint-Domingue. L’évènement qui eut lieu quelques semaines avant la révolution haïtienne de 1791 fut décrit à la fois comme un rassemblement politique et une cérémonie religieuse. Cette cérémonie organisée par des esclaves constitue un évènement politico-religieux important dans l’histoire haïtienne, une source d’inspiration fréquente pour les nationalistes. Dans les années 1990, cependant, un groupe néo évangélique réécrivit l’histoire de cette fameuse cérémonie qualifiée de “pacte sanguinaire avec Satan.” L’essai retrace donc les liens sociaux et les logiques bibliques qui ont conduit les néo évangéliques à réécrire ce moment iconique. L’essai soutient que la confluence des révoltes en réaction à la politique du Président Aristide lors du bicentenaire de la révolution haïtienne ainsi que la montée du mouvement néo évangélique, Cartographie Spirituelle, et celle de l’Internet participèrent à créer de nouveaux mythes: les néo évangéliques donnèrent un sens nouveau aux symboles clés de l’évènement —un serment à une force divine, un sacrifice sanglant, un arbre et l’union du groupe— de la grammaire mythique du nationalisme haïtien à celle de la chrétienté néo évangélique. A travers les nombreuses ironies de la confrontation entre l’héritage politique d’un soulèvement d’esclaves et l’héritage politique des Saintes Ecritures, Haïti devient une nation tenue en captivité, et Satan, le pouvoir colonial qu’il faut renverser.