Le XVIIIe siècle, sous l’influence en particulier du courant physiocratique, a souhaité voir s’épanouir en France une modernisation de l’agriculture, tant dans le domaine des productions végétales que dans celui des productions animales. Encore fallait-il pour y parvenir que l’État en soit bien conscient et qu’il prenne en conséquence les mesures nécessaires à une telle évolution. Ce sera l’œuvre de H.L. Bertin (1719–1792) réalisée dans le cadre des trois grandes fonctions qu’il a exercées au cours de ce siècle : Intendant de Lyon (1754–1757), Contrôleur général des Finances (1759–1763), Ministre-Secrétaire d’État à la tête d’un nouveau Département en charge de l’Agriculture et du Commerce (1763–1780). Deux séries de mesures peuvent être dégagées de son activité gouvernementale : la première concerne la promotion de l’agriculture moderne, qu’il a mise en œuvre notamment en créant deux nouvelles institutions ; il s’agit d’abord des Sociétés régionales d’Agriculture (1760–1765) afin de réunir, dans chaque généralité du pays, les meilleurs agronomes susceptibles de promouvoir les méthodes de la « nouvelle agriculture » ; ensuite des Écoles vétérinaires : Lyon (1761), Alfort (1765), destinées à former dans un contexte agronomique de véritables spécialistes en arts vétérinaires ; la seconde a trait aux mesures prises afin d’augmenter la productivité agricole du territoire. Il s’agit alors, d’une part, d’accroître les surfaces mises en culture (édits de défrichement des terres incultes – 1761) et, d’autre part, d’augmenter la proportion de terres arables réellement cultivées chaque année (édits de suppression de la jachère, de la « vaine pâture » et des communaux). Ces différentes mesures n’ont été mises en pratique que dans certaines généralités (1767–1768), avant de pouvoir être appliquées ultérieurement à l’ensemble du royaume. Tout cela a été la base en France d’un véritable renouveau agronomique, dont H.L. Bertin est incontestablement le grand animateur.This meeting of the Committee on the History of Science and Epistemology takes place as we celebrate the 250th anniversary of the creation of the world's first veterinary schools, a major event among all those that, in the wake of the Physiocrat movement initiated by Quesnay and DuPont de Nemours, shaped the modernisation of agriculture in France during the 18th century. Henri-Léonard Bertin (1720–1792) was the impetus to the restructuring process. He was well aware that farming should not remain an activity that solely provides a livelihood for the population, but that it needed to be modernised, i.e. it should produce more, and better. His view was that agriculture could become a great source of riches for France and therefore, a true economic and even political force. He used the various official positions he occupied during that period (Intendant of Lyon (1754–1757), Controller General of Finances (1759–1763), Minister-Secretary of State for Agriculture (1763–1780) to initiate a number of reforms that brought about the modernisation of the kingdom's agricultural world.