Depuis la genèse des techniques modernes de télédétection au moyen de drones, les applications se multiplient dans tous les domaines pour parfois devenir des outils indispensables de la recherche et de l'industrie actuelle. Cependant, dans le domaine des Sciences Humaines et tout particulièrement en archéologie ancienne (Préhistoire, Protohistoire), malgré un dynamisme indéniable, certaines techniques dites « classiques » ne cèdent pas véritablement le pas aux techniques plus modernes, pourtant plus efficaces et sources d'innovations. Certaines techniques intermédiaires, comme l'usage de théodolites ou plus récemment de GPS RTK associé aux Systèmes d'Information Géographique, se sont pourtant relativement bien implantées dans les problématiques de relevés topographiques, d'architectures et de structures archéologiques de divers types. L'incroyable bon avant que constituent les drones équipés de LiDAR, de matériel photogrammétrique et thermique, tout comme celui des techniques de photogrammétrie opérées depuis le sol, n'a pourtant pas encore détrôné les techniques « séculaires » de dessin et de documentation des sites en cours de fouille et de leurs contextes. Si ce sont, dans un premier temps, des contextes très spécifiques qui ont généré l'application de nouvelles technologies en Archéologie, notamment dans des cas d'accès difficile aux vestiges (archéologie sous-marine, reliefs difficilement accessibles) ou bien des sites exceptionnels (grottes ornées du Paléolithique), les tendances actuelles montrent que ces technologies sont encore au stade expérimental dans d'autres contextes et que le plus souvent seules des solutions mixtes entre les procédures classiques et modernes sont appliquées. 
 Le présent article a pour objectif premier de définir, dans le cadre d'un état de l'art spécifique à la discipline archéologique, les problématiques et les contextes dans lesquels interviennent déjà les nouvelles techniques de relevés photogrammétriques depuis le sol et depuis les airs. Cet état de l'art ne peut être complètement exhaustif au vu de la quantité d'information disponible sur le sujet, parfois très répétitive, mais cherche à couvrir toute l'amplitude des applications passées et actuelles et de réfléchir aux applications futures. Il permet également de pointer du doigt et de mieux comprendre les réticences passées et actuelles vis-à-vis de supposés problèmes de précision et de problèmes d'éthique liés à la documentation automatisée de certains vestiges des sociétés anciennes. L'archéologue aura toujours, du moins faut-il l'espérer, le besoin d'être en contact avec son sujet, de l'analyser de ses propres yeux et de le tester de ses propres mains. L'on se demande désormais pourquoi il apparaît encore fréquemment si délicat d'abandonner un peu plus le papier et le crayon en faveur de procédés de télédétection et de relevé offrant un gain de temps, une meilleure qualité de documentation et un archivage de données exploitables sur le long terme. Ces « réticences » liées au passage à une pleine mise en œuvre de ces nouveaux moyens démontre aujourd'hui qu'un peu de recul est nécessaire afin d'obtenir une vue d'ensemble des résultats et des applications potentielles, afin de redéfinir les pratiques et les enjeux de la recherche archéologique de terrain. L'objectif second de cet article est de présenter le projet de recherche « METAdAtA » (« METAdAtA : sviluppo MEtodologico, Tecnico e sperimentale del volo Autonomo di Aeromobili senza pilota a bordo nell'ambito Archeologico sardo »), financé par les fonds européens de la Région Sardaigne et impliquant l'utilisation de drones pour la documentation de sites archéologiques néolithiques et de l'âge du Bronze en Sardaigne (Italie), sous divers de ses aspects : problématiques, objectifs, cas d'étude et résultats préliminaires. Ce projet de recherche a notamment permis de mettre au point des procédés et protocoles types pour la documentation de sites archéologiques assistée par drone mais également de démontrer que les nouvelles technologies constituent un facteur essentiel de l'apparition et du développement de nouvelles problématiques scientifiques, de nouveaux besoins auxquels la discipline tarde peut être un peu trop à donner libre cours.