Étonnamment peu d’études critiques ont porté sur l’influence de Jonathan Swift sur la littérature victorienne. Cet article est fondé sur l’idée que Swift est l’un des intertextes importants, quoique sous-estimés, des œuvres de George Eliot, notamment dans son dernier ouvrage, Les Impressions de Théophraste Untel . Certaines références explicites ou allusions indirectes dans son œuvre de fiction, ainsi que certaines mentions dans ses notes de travail, ses journaux et sa correspondance, montrent qu’Eliot connaissait et appréciait l’œuvre de Swift, en particulier Le conte du tonneau et les Voyages de Gulliver . Se pencher sur Swift permet d’expliquer certains aspects originaux de son écriture, tels que son penchant anti-scientifique ou sa tendance à la satire. Des travaux récents ont étudié la présence des animaux chez Eliot à partir des notions darwiniennes ; cependant, une analyse de l’influence du quatrième livre des Voyages de Gulliver sur son écriture permet de mieux comprendre ses représentations des animaux, en général, mais aussi son utilisation de la satire et de la fable, en particulier dans Les Impressions de Théophraste Untel .