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La territorialisation de la transition énergétique : les paradoxes de la surenchère des normes et de la réglementation

Les changements rapides d’objectifs concernant la transition énergétique imposés à l’échelle européenne en six ans et la position centralisatrice de l'État français impliquent plusieurs types de contradictions dans la déclinaison de ces objectifs. Cet article interroge les conséquences des dynamiques de changement impulsées par les acteurs étatiques, notamment en matière de stratégie territoriale, de normes et d’incitations financières sur la construction d’une politique locale de transition énergétique et la mise en œuvre de la transition énergétique. La déclinaison par l’État de ces objectifs à plusieurs échelles territoriales passe par deux volets d’actions publiques : la planification climat-air-énergie descendante et la réglementation thermique des bâtiments. Si l’observation de nombreux dissensus et décalages prouve que la territorialisation énergétique est en cours, elle montre cependant les difficultés à atteindre les objectifs descendants. La mainmise de l’État sur la réglementation énergétique, les aides financières, les lois sur l’autoconsommation rendent difficile la construction d’une véritable politique locale de transition énergétique plus ou moins indépendante de la vision pro-nucléaire et très technique de l’État. La question énergétique se traduit, finalement, davantage, dans les politiques urbaines et notamment dans le secteur de la production du logement neuf sujet à la fois aux politiques énergétiques locales et à la réglementation thermique parfois dissonantes.

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The solar repair trade in Nairobi (Kenya): the blind spots of a “sustainable” electricity policy

In Kenya and sub-Saharan Africa more broadly, decentralised solar electrification solutions hold out the promise of local development that both respects the environment and creates jobs. By examining the maintenance, repair, and recycling of photovoltaic solar equipment, this article compares these hopes to the actual impact of Kenya's solar policy on changes in a sector generally considered to provide local jobs, and with the potential to make a major environmental contribution to a resource-efficient circular economy conducive to recycling and reuse. It starts by showing that Kenya’s strategy of developing a dynamic solar market has had little impact on repair activities. First, because the industry’s dominant companies bypass the fundis (as technicians working in the pre-existing urban repair and recycling economy are called). And second, because repair is marginal to these companies’ business models. It then argues that repair services and know-how are being rendered obsolete by the increasing number of disposable microelectronic components in solar equipment, and looks at the environmental consequences of an industry producing increasing quantities of waste that is unsatisfactorily managed. In the light of these observations, it finally discusses the ambiguities of an electricity policy presented as conducive to a new relocalised green economy.

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Dynamique de renouvellement urbain à travers les transformations du patrimoine résidentiel dans les hautes plaines steppiques algériennes

Le présent article s’intéresse à la problématique du renouvellement urbain à travers une analyse de l’évolution des modes d’habiter et des transformations successives, structurelles, formelles et fonctionnelles du patrimoine résidentiel à Djelfa, ancienne petite ville de garnison devenue l’une des plus importantes des hautes plaines algériennes. La ville connaît une urbanisation effrénée nourrie essentiellement par l’habitat et en particulier l’habitat individuel, produit de l’auto-construction qui, dans une société en pleine mutation, se transforme rapidement pour s’adapter. Il tend de plus en plus à devenir un « patrimoine » dans le sens de « capital » que l’on rentabilise confirmant la pertinence de l’hypothèse du double jeu (capitalisation ou bien commun) autour de la notion de patrimoine. L’analyse montre d’autre part que, dans un contexte d’augmentation de la valeur marchande du sol urbain, les anciennes bâtisses du centre-ville, témoins de savoir-faire en train de se perdre, se retrouvent au cœur d’un processus de démolition/reconstruction basé sur l’effacement de l’existant qui alimente une forme de renouvellement urbain accentuant certaines conséquences de la dynamique urbaine spéculative et rentière en cours.

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La dérogation et ses impacts dans la fabrication du paysage urbain des villes maghrébines

La mise en œuvre du nouveau plan directeur d’aménagement PDAU d’Alger, adopté en 2016, repose en priorité sur des projets identifiés comme structurants qui ont nécessité, pour un grand nombre d’entre eux, le recours à des procédures dérogatoires comme solutions aux différentes contraintes rencontrées sur le terrain lors de leur édification. Vu l’importance du nombre de ces projets, le recours à ce mode opératoire risque de se généraliser et de remettre en question l’utilité de l’instrument règlementaire de gestion urbain PDAU de la ville d’Alger. La révision de cet instrument, qui est opposable aux tiers et dont l’échéancier est 2035, a nécessité plus de sept années d’études et la mobilisation de moyens financiers et humains conséquents.Pour pouvoir apporter des éléments de réponse à cette situation contradictoire et appréhender ses implications sur la formation du paysage urbain, nous nous intéressons à l’examen de cas d’exemples d’application de la dérogation urbaine dans certaines villes maghrébines et en particulier à Alger. L’objectif est de pouvoir identifier les limites admissibles pour la tolérance de ce mode exceptionnel de production urbaine et architecturale dans la perspective de préserver la cohérence de la stratégie globale de développement et d’aménagement du territoire.

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