Abstract

ObjectifLa neuropathie optique non glaucomateuse (NONG) peut souvent être diagnostiquée à tort comme un glaucome à pression normale (GPN). Il est important de faire la distinction entre ces deux affections pour ce qui est de choisir le traitement, d’établir le pronostic et de déterminer le besoin d'examens plus approfondis. Nous présentons ici les caractéristiques d'une cohorte de patients qui nous avaient été adressés en vue d'une consultation neuro-ophtalmologique afin de faire la distinction entre la neuropathie optique glaucomateuse (NOG) et la NONG. MéthodesAnalyse rétrospective des dossiers de patients qui ont été examinés en raison d'une NOG par opposition à une NONG entre 2018 et 2020 dans une clinique de soins tertiaires de neuro-ophtalmologie. Les patients ont reçu un diagnostic de NOG ou de NONG en fonction du degré de pâleur du disque optique, du degré d'excavation papillaire et de l'acuité visuelle centrale, et/ou lorsque les examens ont mis au jour une cause de NONG. RésultatsSur les 83 patients admis à l’étude, on a jugé que 71 patients (86 %) présentaient une NONG possible après l'examen initial et la neuro-imagerie. De ce nombre, on a conclu que 14 patients (19,7 %) présentaient effectivement une NONG et que 7 patients (9,9 %) présentaient à la fois une NOG et une NONG. Voici les causes les plus fréquentes de NONG : causes indéterminées (8), antécédents de névrite optique (4) et conflit neurovasculaire (2). La neuro-imagerie n'a pas donné beaucoup de résultats : des anomalies ont été observées chez seulement 4 des 71 patients (5,6 %). Aucun cas d'excavation bilatérale en l'absence de déficit pupillaire afférent relatif (DPAR) ne s'accompagnait d'anomalies à l'imagerie; de même, aucun des patients chez lesquels on a noté des anomalies à l'imagerie n'a eu besoin d'une intervention. La pression intraoculaire et le rapport cupule/disque des patients qui présentaient une NONG étaient plus faibles, et chez la plupart de ceux-ci (86 %), on notait une pâleur du disque optique. Les anomalies des faisceaux de fibres nerveuses étaient plus fréquentes tant dans la NOG que la NONG, les anomalies nasales étant plus fréquentes en présence de NOG. ConclusionsLorsque la NONG imite la NOG, la cause sous-jacente est souvent inconnue, et les résultats obtenus à la neuro-imagerie sont peu probants. L'intérêt d'examiner les patients qui présentent une excavation bilatérale sans DPAR afin de mettre au jour une NONG est particulièrement faible.

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