Abstract

Au Togo, la culture de la tomate est l’une des cultures prioritaires du Programme national d’investissement agricole, de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PNIASAN, 2017–2026). Avec une croissance annuelle moyenne de 15 %, cette production repose sur des milliers de ménages ruraux. 80 % de la tomate produite dans la Région des Savanes est exportée vers le Grand Lomé. Le confinement de cette région du fait de la COVID-19 a coïncidé avec la période de récolte massive de la tomate. Cette recherche vise à déterminer les effets des mesures de confinement sur cette filière. Des enquêtes ont été menées auprès de 152 acteurs choisis de façon volontaire dans la Région des Savanes et dans le Grand Lomé. L’article montre d’une part, que la COVID-19, par le biais de la limitation des déplacements, a sédentarisé une main-d’œuvre supplémentaire au profit de la production maraîchère, ce qui a entraîné une augmentation des surfaces en tomate et donc de la production. D’autre part, les difficultés des producteurs dues à la mévente de leur production de tomate et au pourrissement d’une partie de la récolte, ont entraîné une baisse notable du chiffre d’affaire des maraîchers. Mais ces difficultés, observées durant la crise sanitaire, ont des causes qui existaient antérieurement comme la faiblesse de l’organisation des producteurs et des maillons aval de la filière ainsi que la faible confiance entre ces différents acteurs. La pénurie de ce légume qui s’est installée dans le Grand Lomé a ainsi révélé l’existence des contraintes structurelles exacerbées par la crise de la COVID-19, mais qui lui préexistaient. L’émergence de nouvelles politiques publiques, plus inclusives et touchant tous les acteurs des filières, apparaît donc indispensable au bon fonctionnement des systèmes alimentaires au Togo.

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