Abstract

Établissant des liens entre les visées des représentations politique et cinématographique dans les films de Paul Greengrass Bloody Sunday et United 93, cet article pose la question de ce que signifie « faire justice » à des événements nationaux traumatiques. Les stratégies du réalisateur pour faire justice à ces événements en capturant authentiquement aussi bien l’histoire que les identités culturelles des sujets impliqués (les soldats britanniques et les manifestants républicains en 1972 et les passagers et les pirates de l’air en 2001) font écho à des distinctions théoriques non résolues du travail de Derrida et Benjamin, entre la loi et la justice, entre les conceptions auratiques et non-auratiques de l’art et entre la mémoire volontaire et non volontaire. Oscillant d’un pôle à l’autre de ces oppositions, les films démontrent comment les récits de l’authenticité et de la justice excèdent les présuppositions mêmes sur lesquelles ils reposent. Mais encore, ils révèlent aussi que, dans cet échec pour rendre compte de l’histoire, un genre particulier de « justice disjonctive » émerge — un qui anticipe la réévaluation créative et la remémoration continue des événements traumatiques.

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