Abstract

L’une des lignes d’analyse les plus communes de l’histoire de la production des savoirs coloniaux est celle de la « conquête » coloniale du droit islamique ou shariʿa. Les spécialistes de l’histoire de l’Asie du Sud ont montré comment, à travers le processus d’accommodement au système juridique colonial, le droit islamique a été transformé en un ensemble rigide de règles dérivées d’un petit nombre de sources reconnues comme telles et applicables uniquement aux questions familiales et religieuses. Cet article conteste cette interprétation et démontre qu’en réalité, la jurisprudence islamique, ou fiqh, est restée florissante dans l’Inde coloniale, indépendamment du champ d’action des tribunaux coloniaux. Les ouvrages classiques et modernes de jurisprudence islamique, produits dans le monde islamique, ont continué à être lus et discutés. Avec la généralisation des technologies de l’imprimé, ils ont été diffusés encore plus largement qu’auparavant. En outre, des théoriciens du droit novateurs, tels que l’avocat et juge musulman indien Sayyid Amir Ali, ont puisé dans ce registre de savoirs pour influencer le déploiement du droit islamique au sein même du système juridique colonial.

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