Abstract
Résumé : Au cours de l'histoire ottomane, une alliance de longue date avec la Maison Giray avait permis une coopération militaire entre Ottomans et Tatars; pourtant, les écrivains ottomans classiques entretenaient une position paradoxale vis à vis des Tatars de Crimée. Un courant de traditions les présentait comme d’habiles et beaux guerriers, mais une prétendue trahison des Tatars lors de la bataille contre Tīmūr en 1402 devint aussi un motif récurrent de l'historiographie ottomane, justifiant l'ambivalence que les élites de cour ressentaient envers les Gengiskhanides et le monde des steppes septentrionales. La période dramatique de l'expulsion des Tatars et leur réinstallation dans les territoires ottomans dans les années 1850 et 1860 conduisirent progressivement les écrivains ottomans à une réévaluation de la Crimée, projetant une nouvelle image romantique des Tatars devenus des musulmans héroïques, assiégés et loyaux. Enfin, au xxe siècle, de nouveaux paradoxes surgirent, présentant les Tatars - autrefois nomades - comme étroitement apparentés à la mer Noire et à l'Anatolie, mais aussi nettement exotiques et « asiatiques ». Cette étude démontre que des processus complexes et cycliques de fluidité et de cristallisation étaient continuellement à l’œuvre dans les perceptions ottomanes et dans leurs définitions des peuples non-ottomans et des Tatars en particulier.
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