Abstract
De tous les moyens d’expression possibles, les doctorant·e·s mobilisent notamment la bande dessinée comme support à la critique de leur condition. Pour comprendre le recours à la BD et la manière dont celle-ci est investie par les jeunes chercheur·e·s, nous interrogeons les éléments qui les conduisent à se tourner vers ce médium pour mettre en scène leur quotidien. Dans cet article, nous montrons que ce choix est lié, d’une part, à leur position relativement invisibilisée dans le champ académique, qui inciterait certain·e·s d’entre eux et elles à se tourner vers la BD pour exprimer une critique de leur condition et, d’autre part, aux procédés sémiotiques propres à la BD qui permettent de dire des choses que n’autorise pas l’écriture académique. Nous verrons par ailleurs que si le choix de ce mode d’expression non académique peut accentuer la délégitimation d’une fraction déjà dominée d’un champ hautement stratifié, la BD s’avère toutefois être un vecteur de communication qui permet de produire une connaissance critique sur cet univers.
Highlights
Quel·le doctorant·e ne connaît pas les aventures grinçantes et désenchantées de « Cham » et de sa bande d’ami·e·s, tous et toutes embarqué·e·s dans le bateau ivre qu’est la thèse3 ? Quelle institution, quel couloir ou quelle porte de bureau n’a pas au moins une de ces planches tournant en dérision l’univers académique punaisée à son mur ? Débuté en 1997 par Cham, doctorant en génie mécanique à l’Université de Georgia Tech, le succès de PhD comics4 n’a jamais tari
Que l’on se réfère à des logiques habituellement observées dans les autres univers professionnels ou à celles spécifiques au champ académique, les doctorant·e·s occupent une position particulière qui consiste à devoir constamment faire leurs preuves
Si les procédés sémiotiques propres à la BD font de ces dessins des médiums de vulgarisation du savoir, ils produisent, par ailleurs, de la connaissance sur la condition des jeunes chercheur·e·s, fraction dominée encore largement non identifiée et relativement invisibilisée par les logiques propres au champ académique
Summary
Quel·le doctorant·e ne connaît pas les aventures grinçantes et désenchantées de « Cham » et de sa bande d’ami·e·s, tous et toutes embarqué·e·s dans le bateau ivre qu’est la thèse3 ? Quelle institution, quel couloir ou quelle porte de bureau n’a pas au moins une de ces planches tournant en dérision l’univers académique punaisée à son mur ? Débuté en 1997 par Cham, doctorant en génie mécanique à l’Université de Georgia Tech, le succès de PhD comics4 n’a jamais tari. On sait en effet que les doctorant·e·s, par une socialisation à l’écriture inhérente au processus de diffusion des résultats de leurs recherches dans le champ académique14, ne sont pas étranger·e·s aux moyens d’expression que permet l’écrit dans sa forme la plus classique.
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