Abstract

Le baron Pierre-Joseph-Victor de Besenval de Brünstatt (1721-1791), au zénith de son existence, après s’être vaillamment illustré au combat sous Louis XV au sein du régiment des gardes suisses dont il était le colonel, était devenu, sous les lambris dorés de Versailles, le plus exercé et le plus incontournable des courtisans. Membre assidu de la garde rapprochée de la reine Marie-Antoinette, spirituel et séduisant, il excellait dans les deux arts qui faisaient le sel de la petite société de la reine à Trianon: celui de la conversation et celui de la galanterie. Besenval avait pourtant une passion qui prévalait sur toutes les autres : c’était l’un des plus fins collectionneurs d’art de son temps. Au lendemain de la prise de la Bastille, retentissant événement qu’il ne put empêcher en dépit de son rôle de commandant militaire de la garnison de Paris, il quitta précipitamment la capitale, fut repris, incarcéré, jugé, et miraculeusement libéré. Cet article se propose d’analyser divers portraits-clés de cet aristocrate emblématique de l’Ancien régime et de sa chute, qui désira tirer sa révérence sur un exceptionnel portrait de lui-même en collectionneur. Unique tableau de ce genre dans l’art français du XVIIIe siècle, ce fascinant portrait intime, au coin du feu, conserve pour la postérité l’esprit et le goût dont faisait preuve le baron de Besenval à l’orée de la Révolution.

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