Abstract

Bien que disposant d’un appui des autorités nationales dans le cadre du Plan Maroc Vert, l’élevage camelin au Maroc est encore assez mal connu. La présente étude a eu pour objectif de disposer d’une description des types d’élevages camelins dans une portion vaste du sud du pays, caractérisée par sa grande concentration des élevages camelins. Pour ce faire, dans le cadre d’une enquête sanitaire, 168 éleveurs chameliers appartenant à neuf provinces du sud du Maroc ont été interviewés sur leur système de production. Les 168 troupeaux camelins ont représenté 11 426 dromadaires soit environ 10 % de la population cameline de cette zone. Au final, un tableau comprenant 168 élevages camelins décrits par 20 variables actives (taille et structure du troupeau, organisation de la gestion et pouvoir de décision, ampleur de la mobilité, commercialisation, pratiques de complémentation alimentaire et de prévention sanitaire) et deux variables illustratives (statut de l’enquêté et région d’origine) a été soumis à une analyse multivariée (analyse des correspondances multiples et classification automatique). L’analyse a permis d’identifier quatre types d’éleveurs : a) ceux possédant de grands troupeaux laitiers traditionnels, b) les citadins possédant des petits troupeaux, c) les éleveurs pluriactifs opportunistes, et d) les éleveurs parfois pluriactifs, faiblement intégrés au marché et sous-traitant leur activité d’élevage. Cette typologie paraît être très liée à la région d’origine des éleveurs indiquant une certaine spécificité régionale.

Highlights

  • Bien que ne représentant que 3 % de la biomasse herbivore domestique sur l’ensemble du territoire marocain, le dromadaire joue un rôle prépondérant dans les provinces sahariennes

  • En dépit de la tradition nomade associée à l’élevage camelin, l’analyse des systèmes d’élevage camelins dans le sud du Maroc indique deux grandes tendances et un constat : a) une tendance à la sédentarisation, notamment vers les zones urbaines ou périurbaines pour répondre à la demande croissante en produits camelins ; b) une tendance vers une gestion sous-traitante de la part des grands éleveurs par un transfert du pouvoir de décision vers les bergers et les contremaîtres ; et c) la faible implication des éleveurs dans les recommandations pratiques concernant les mesures prophylactiques, le recours à l’automédication témoignant du faible taux d’appel aux compétences vétérinaires dans tous les types d’élevage camelin

  • A cela s’ajoutent nos remerciements aux relecteurs anonymes qui ont permis d’améliorer la présente publication

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Summary

Introduction

Bien que ne représentant que 3 % de la biomasse herbivore domestique sur l’ensemble du territoire marocain, le dromadaire joue un rôle prépondérant dans les provinces sahariennes. La production de lait et de viande estimée respectivement à 6400 et 4600 tonnes (FAOstat consulté en 2019) représente plus de 95 % du lait produit et consommé dans les régions de Dakhla et de Laâyoune, et 60 % de la viande rouge. Ces proportions sont parmi les plus élevées dans les pays d’élevage camelin, en dépit d’une importance numérique modeste (170 000 têtes). 1. Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires, Rabat, Maroc. 2. CIRAD, UMR SELMET, F-34398 Montpellier, France. 3. SELMET, Univ Montpellier, CIRAD, INRAE, Institut Agro, Montpellier, France. 4. Institut agronomique et vétérinaire Hassan II, Rabat, Maroc.

Objectives
Findings
Discussion
Conclusion

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