Abstract

Dès le début de Earth, la cinéaste Deepa Mehta établit un parallèle entre une assiette fracassée, un pays morcelé et le corps endommagée de la jeune Lenny. Par un décodage idéologique de ce physique infirme, la réalité corporelle vécue de ce corps échappe au regard critique. Ôn ne remet pas en question la gestion et le positionnement du corps perclus, qui n'est qu'une métaphore de la gestion et du positionnement postcoloniaux. Le corps de Lenny est empreint de dystrophie. On la réprimande et la tourmente. Les personnages non-handicapés la bousculent. Ce qui illustre le champ social qui démarque Lenny. Pour ces personnages, comme pour le spectateur, le corps de Lenny est une surface qui évoque le « schéma » aristotélicien or le « réceptacle » platonicien, et il est ainsi hors de lui-même. Quand Judith Butler explique que le corps importe, elle note que « ce qui constitue la fixité du corps … sera repensé sous l'action du pouvoir. » Earth nous permet d'explorer l'inscription du pouvoir sur le corps.

Full Text
Published version (Free)

Talk to us

Join us for a 30 min session where you can share your feedback and ask us any queries you have

Schedule a call