Abstract

En 1841, le voyage dans la baie de Biafra entrepris par des missionnaires baptistes venus de la Jamaïque augure l’œuvre d’évangélisation sur l’île de Fernando Po et sur les côtes du Cameroun. Pendant près de cinquante ans, la Baptist Missionary Society de Londres y dépêchera prédicateurs et enseignants. Bien que les détails de l’épopée soient aujourd’hui connus, des zones d’ombre entourent encore les débuts de l’apostolat : les idéaux portés par les prêcheurs, le regard posé sur les populations, de même que l’accueil sur place des thèses apologétiques. En s’appuyant sur la correspondance baptiste, la présente étude tente de décrire la posture missionnaire et de préciser l’impact de la doctrine chrétienne dans les premiers temps de la cohabitation. Condamnations et vérités assénées au quotidien amènent à considérer deux effets à long terme de la réception de l’Évangile : l’acte de pénitence attendu, dont la portée se répercutera sur la manière de concevoir les notions de mal et de malédiction ; le champ sémantique associé à Jésus-Christ, qui élargit l’éventail des significations attribuées au sacrifice humain. Dans ce jeu de miroirs, les images associées à l’enfer et au corps du Christ hanteront bientôt le monde mouvant de la sorcellerie.

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