Abstract

Une littérature de plus en plus abondante a mis l’accent sur l’émergence d’un réseau transnational conservateur dont le but est d’alimenter un movement global contre la libéralisation dans les sphères politique et juridique. Afin d’examinant le rôle que ce réseau joue dans l’activisme juridique de l’Église orthodoxe russe, cet article retrace divers épisodes de mobilisation juridique à la Cour européenne des droits de l’homme qui impliquent l’Église aux côtés d’organisations non gouvernementales (ONG) conservatrices de différents horizons religieux.La montée de groupes d’activistes transnationaux, en particulier l’expansion d’organisations conservatrices chrétiennes des États-Unis vers l’Europe, a ouvert de nouvelles possibilités qui permettent à l’Église orthodoxe russe d’avancer son agenda religieux et moral dans le champ du droit international. En tirant profit de l’expansion de ces organisations, les églises “établies” peuvent étendre leur influence dans des domaines hautement institutionnalisés et formalisés, comme le droit. Cette nouvelle forme d’œcuménisme conservateur peut valoriser des intérêts russes et avancer les points de vue religieux et moral de la Russie sur le plan international. À son tour, l’Église orthodoxe russe a parfois doté ces organisations conservatrices chrétiennes d’un capital politique qui leur permet d’élargir leur propre sphère d’influence. En dépit de ces tendances, cette collaboration œcuménique paraît limitée par des facteurs politiques et structurels. Si ces limitations ne sont pas suffisamment prises en compte dans la littérature, elles se révèlent importantes quand on cherche à évaluer les conséquences d’une alliance globale d’acteurs conservateurs sur la politique internationale.

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